Talisker – 25 ans – 57,2% – OB – 2005 :

Le 20 ans sherry que nous avions pu déguster n’était pas un modèle de finesse mais s’avérait malgré tout qualitatif. C’est d’ailleurs l’impression que nous laissait de manière générale les versions âgées officielles (20 ans et plus). Vérification du phénomène avec cet embouteillage datant de 2005… 

Nez : comme on pouvait s’y attendre, l’aspect maritime est bien présent. L’eau de mer et les cristaux de sel viennent pourtant avec des touches de cuir, de crin de cheval mais également de cirage, asymptotique à des parfums de caoutchouc. Pour dynamiser cette tourbe précise et opulente, on retrouve du poivre noir, une patine beurrée nous ramenant peu à peu sur la brioche à l’orange. Avec le temps, les agrumes prennent plus de place avec du cédrat confit. Les épices prennent aussi un peu plus de place, derrière leur chef incontesté, le poivre : nigelle, Tonka. Ensuite, on redécouvre la minéralité salée (voire de la coquille d’huître) allongée de citron mais aussi un peu de charbon de narghilé, de la pâte d’amande et des touches vertes (thuya, thym, menthe glaciale). Enfin, en étant patient, on perçoit des pointes de sauce tomate pimentée, du vinaigre et de l’huile de lin. Un très joli nez qui dissimule de jolies variations derrière une certaine exubérance. La dilution permet d’extraire les notes les plus lourdes pour opérer une convergence vers la douceur relative de la bouche. C’est alors une alliance plus consensuelle, moins subtile également.

Bouche : la texture est bien riche et l’alcool donne tout de même un bon kick pour nous réveiller. L’entrée en matière est moins marquée avec une tourbe toujours maritime avec quelques pierres froides et un peu de caoutchouc. L’entrée en bouche était pourtant porteuse de charbon de narghilé (léger), de copeaux de chocolat et d’agrumes (cédrat confit et mandarine sucrée). La seconde partie de bouche ramène les épices avec vigueur : le poivre bien évidemment mais aussi la cannelle et la Tonka. C’est alors que la réglisse, le cacao, les chouchous et les herbes (thym, thuya) viennent compléter ce portrait plus sec qu’au nez. On a alors un peu moins de découpe mais c’est une bouche appliquée, aucun doute là-dessus. L’ajout d’eau le calme grandement et fait ressortir clairement les épices chaudes et les herbes aromatiques (thym, origan). Globalement l’amplitude et la gourmandise sont réduites, mais la nigelle réapparaît avec cette note de tomate pimentée pour le moins intrigante et des fulgurances florales (lys, lavande).

Finale : elle est longue et persistante. Le sel et le poivre se conjuguent tandis qu’on conserve une douceur cacaotée qui vient avec un peu d’eucalyptus, du thym et du cédrat confit. L’arrière-bouche est assez similaire bien que la salinité et l’acidité du citron soient plus présentes, la sécheresse du poivre, du piment et de la réglisse se faisant également remarquée. Avec la dilution, cette coda devient très straight, entre agrumes, épices, tourbe maritime et pointe florale (lys, lavande).

 

Music-pairing : Graveyard – Please Don’t

 

Résumé : Un excellent Talisker qui opère par vagues successives, la première assurant la puissance et les bases classiques de la distillerie, les suivantes délivrant la finesse nécessaire à l’émancipation d’un dram.

 

Note : 90

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