
Une chose est sûre, cet Ardbeg Ten fait office de pilier du monde tourbé d’entrée de gamme. Voyons donc si les derniers batches conservent toute l’énergie communicative à laquelle nous sommes habitués…
Nez : on peut dire que cela commence bien. Des notes d’antiseptiques, de baume de tigre et de feu de camp lancent les débats avec du sirop de citron, quelques amandes effilées et de la vanille. L’iode prend alors son essor (pointe d’algues), accompagné d’un trait d’ananas et de café. Il possède une puissance et un centre de gravité tourbé qui ont de quoi séduire les aficionados du genre. Plus vif que le récent An Oa, il est aussi moins touche à tout.
Bouche : la texture est souple et résume parfaitement la situation perçue au nez. On commence par une tourbe assez iodée, proche du camphre et des herbes aromatiques (thym et romarin brûlés). Pour accompagner ses notes, on retrouve ce citron très riche (toujours en sirop) et des amandes torréfiées et de la vanille. La seconde partie de bouche poursuit sur la même base avec une fumée plus dynamisée et une réglisse qui s’invite à la fête. C’est un peu brut, pas super équilibré, mais il demeure sympathique.
Finale : elle est moyenne mais profite de la rétro-olfaction tourbée. Le profil demeure similaire avec une touche de chocolat salé pour terminer en toute tranquillité. C’est tout de même une coda plus sucrée qu’attendue.
Music Pairing : Z Z Top – Gimme All you Lovin
L’essence même d’Ardbeg se trouve peut-être là, dans cette façon de vivifier la tourbe, en faisant des notes secondaires des accompagnateurs fidèles et impavides. Dommage qu’il soit un peu écoeurant.
Note: 82