Afin de célébrer le retour des échantillons envoyés dans l’espace il y a environ 3 ans, Ardbeg a choisi de sortir une nouvelle version de son désormais célèbre et réputé Supernova. La distillerie nous avait quelque peu déçu ces dernières années, notamment avec le Galileo et l’Ardbog, qui, à vouloir en faire trop, étaient devenus des produits marketing et spéculatifs plus que des bons whiskies. C’est donc la tête pleine de doutes et d’appréhension que nous avons ouvert notre bouteille de Supernova et plongé la première fois le nez dans le verre…

Nez : cela commence fort d’entrée. La tourbe est puissante, légèrement chimique avec un retour de térébenthine, de la fumée de bois distante, tout en ayant de la vanille. On est assez loin de toute sécheresse ce qui le rend immédiatement gourmand. On a ensuite des fruits secs (cajou en tête ) qui se mêlent à du citron (entre la crème et le citron frais). On retrouve ensuite de produit à vitre mais aussi des odeurs de pluies d’été et enfin des touches de moules et de papaye fumée. L’ensemble est très convaincant même si l’impression de force et de richesse à tendance à s’estomper avec le temps. Vraiment un beau nez.

Bouche : on part sur quelque chose de bien plus conventionnel et d’un peu trop tapageur avec une tourbe étonnamment beurrée, du citron mais aussi des tendances végétales, une grosse dose de sel et de la vanille. Dès l’entrée en seconde partie de bouche on part sur les épices (poivre noir puis piment) mais aussi un peu de café, de banane, de pomme verte caramélisées. Il y a également un fond mentholé qui nous permet de faire respirer l’ensemble. C’est puissant et bien intégré au niveau de l’alcool même si un petit ajout aqueux devrait le libérer et enlever un peu . L’eau permet d’entrevoir de la papaye fumée et de l’ananas.
Une bouche qui est complexe et maîtrisée qui pêche un peu dans sa première partie un peu « bâteau » voire gauche.

Finale : on retrouve le caoutchouc ardbegien qui s’accompagne, comme il l’est souvent, de beurre. Une fois n’est pas coutume, cela tombe d’un coup même si la finale demeure correcte. La persistance aromatique est plutôt bonne par contre. L’arrière-bouche est sur la pelure de pomme verte et la fumée résiliente.

Un vrai bon Ardbeg, qui trouve grâce à mes yeux, est quelque chose de finalement assez rare. Bien que je retrouve les écueils assez typiques de la distillerie, il est évident que ce Supernova est très bon. La première partie de bouche et la tendance à s’écraser sur la fin l’empêchent de vraiment s’envoler dans l’hyperespace malté. Les Peat Freaks et les fans d’Ardbeg s’y retrouveront sans problème.

Note: 88

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